![Parce que, en ville, ce sont les chiens qui tiennent leur maître en laisse, quoique personne ne semble comprendre que le fait de s'être volontairement encombré d'un chien qu'il faut promener deux fois par jour, qu'il pleuve qu'il vente ou qu'il neige, revient à s'être soi-même passé une laisse autour du cou. [Muriel Barbery]](https://i.skyrock.net/0036/88560036/pics/3205688195_1_2_NgAoX5h5.png)
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Commençons par les personnages, car en faites, c'est une partie intégrale du roman, plus que l'histoire. Il s'agit surtout de l'histoire de Renée Michel, une concierge avec le physique typique, stéréotype de la concierge, mais à l'intelligence incroyable. Mais elle la cache à tout ces gens, tout ces riches. Et en parallèle, il y a la petite Paloma Josse, fille de riches, douze ans. Elle est très intelligente pour son âge, et elle se sent très seule. Elle veut se suicider, et elle décide de tenir un journal où elle mettra ses réflexions, et les situations qui pourraient l'empêcher de passer à l'acte (brûler l'appartement, se suicider) qu'elle écrit sous forme, soit de « pensée profonde » soit de « journal du mouvement du monde ». Les deux destins sont liés, et si on le comprend dès le début, on attend la rencontre avec impatiente (car elle vient plutôt loin dans l'histoire). Et enfin, il y a Kakuro. Un sacré personnage celui-là, il est vraiment incroyable. Le fait est qu'il a su voir à travers la coquille de Renée dès la première rencontre, que c'est un riche qui voit la beauté dans chacun des êtres qui peuplent le monde, peu importe la richesse de l'individu, du moment qu'il y a beauté intérieure. Il est le premier à avoir fait attention à la « concierge » au point de vraiment s'y intéresser (car si Paloma avait trouvé qu'une concierge qui lit un livre de philosophie est un peu étrange, elle n'a au début pas chercher à aller plus loin dans son raisonnement). Bref, Kakuro, c'est un vieux et très riche japonais au sourire bienveillant et à l'intelligence perçante.
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Passons à l'histoire. L'histoire est simple, mais pas commune, pas du tout. Je n'ai jamais lu d'histoire contant le vie d'une concierge qui écoute Mozart et lit Tolstoï, non. Et c'est très innovant, très agréable de lire une histoire qui sans allait très loin non plus, change beaucoup. Elle a, comme dans la série anglaise Sherlock, ce qu'on appelle un « palais mental ». Beaucoup de choses se passe dans sa tête. C'est différent de Paloma qui tient elle a journal, c'est donc des faits étalés à la manière dont elle les ressens et les écrits. C'est donc une concierge qui ne vit pas grand chose, qui fait les ménages pour riches suffisants (qui souhaitent être intelligent juste pour être intelligent – ce qui est inutile -), qui a un chat qui s'appelle Léon (en hommage à Léon Tolstoï), un mari décédé depuis une dizaine d'années, mais à aussi une intelligence incroyable. Paloma, gamine dont la mère est névrosée, dont le père ne fait pas attention à elle et dont la s½ur fait tout pour l'embêter. Tout pourrait continuer normalement jusqu'à le suicide programmé de la petite. Mais un décès dans l'immeuble, et un nouveau locataire (surtout), change la donne, et il s'agit de Kakuro.
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Il faut absolument que je parle du style très poétique et en même du ton très philosophique de ce roman. Entre le « palais mental » et le livre de Paloma, il y a de quoi lire du philosophique ! Car cette dernière cherche à trouver un sens à la vie, pour qu'elle vaille finalement la peine d'être vécue. Et Renée, elle, oscille entre critique du monde riche et beauté de l'instant. Bref, je vous annonce que si ce roman vous intéresse, il faudra vous faire à la beauté particulière de ce texte. Et personnellement, c'est également ce qui rend ce roman si singulier, et j'adore.
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Pour finir, c'est un roman que je vous conseille, car pour moi il est un coup de c½ur. Il est très singulier, très innovant, vraiment pas comme les autres, pas du déjà vu. Non, ce roman est différent par son style et par son histoire. La plume de l'auteure est très belle, le tout est très poétique et il y a de nombreuses réflexions philosophiques. C'est parfois compliqué à comprendre. L'histoire est très belle, et la fin surprenante et splendide. Si vous voulez, un film est tiré de ce livre, film que je vous recommande d'ailleurs, car il est très bien également.
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Et parce qu'il y avait de nombreuses citations qui me plaisais, je ne peux me décider à n'en mettre qu'une en titre, voici donc une très belle citation.
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« Au contraire, il ne faut surtout pas oublier ça. Il ne faut pas oublier les vieux au corps pourri, les vieux tout près d'une mort à laquelle les jeunes ne veulent pas penser (alors ils confient à la maison de retraire le soin d'y amener leurs parents sans esclandre ni traces), l'inexistante joie de ces dernières heures dont il faudrait profiter à fond et qu'on subit dans l'ennui, l'amertume et le ressassement. Il ne faut pas oublier que le corps dépérit, que les amis meurent, que tous vous oublient, que la fin est solitude. Pas oublier non plus que ces vieux ont été jeunes, que le temps d'une vie est dérisoire, qu'on a vingt ans un jour et quatre-vingts le lendemain. » Muriel Barbery.
![Parce que, en ville, ce sont les chiens qui tiennent leur maître en laisse, quoique personne ne semble comprendre que le fait de s'être volontairement encombré d'un chien qu'il faut promener deux fois par jour, qu'il pleuve qu'il vente ou qu'il neige, revient à s'être soi-même passé une laisse autour du cou. [Muriel Barbery]](https://wir.skyrock.net/wir/v1/resize/?c=isi&im=%2F0036%2F88560036%2Fpics%2F3205688195_1_4_LD4LPQDt.gif&w=300)
DreamingOfWords, Posté le mercredi 19 février 2014 14:45
Le résumé me tente beaucoup, tout comme ta critique !