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Titre : La part de l'autre
Edition : Le livre de poche
Page : 503 _ Date de parution : 2001
Genre : Biographie, uchronie.
Résumé : 8 octobre 1908 : Adolf Hitler recalé.
Que se serait-il passé si l'École des beaux-arts de Vienne en avait décidé autrement ? Que serait-il arrivé si, cette minute-là, le jury avait accepté et non refusé Adolf Hitler, flatté puis épanoui ses ambitions d'artiste ?
Cette minute-là aurait changé le cours d'une vie, celle du jeune, timide et passionné Adolf Hitler, mais elle aurait aussi changé le cours du monde... [résumé quatrième de couverture]
Mon avis : J'ai finis La Part de l'Autre, l'incroyable roman du très talentueux Eric-Emmanuel Schmitt. D'ailleurs, ce livre me conforte dans l'idée que cet auteur est très fort ! Et il s'attaque à fort, un roman qui peut en surprendre plus d'un rien que part son résumé, un livre sur la vie d'Hitler, avec la particularité de mêler deux histoires : la vraie vie d'Hitler comme elle s'est passé, et en parallèle, la vie de ce dernier si il avait été accepté à l'École des beaux-arts.
Parlons d'abord de la première de couverture car il me semble important cette fois d'en parler. Il s'agit d'une photo d'Hitler, découpé en deux. J'y vais de ma petite analyse personnelle. Pour moi, la partie gauche de la photo (celle en noir et blanc) est celle pas modifié, l'original, la vrai, celle qui correspond au vrai Hitler comme il l'a était. La partie droite (celle plus clair), c'est le Hitler plus grand, plus souriant, plus gai. Rien que par la couleur on peut faire la différence : le Hitler de gauche est dans le noir, tandis que le Hitler de droite en dans la lumière. Quant aux symboles mathématiques, je ne sais trop quoi en penser, on peut voir que le symbole représente un ½il dans sa forme, est-ce l'½il qui voit la part de l'autre ?
Bref, parlons de l'histoire. Je séparerai toute ma chronique globalement en deux. Je chronique la forme de l'histoire, mais aussi les deux histoires, et celle d'Adolf Hitler et celle d'Adolf H., leurs différences, et les tragiques ironies.
Dans un premier temps nous avons le destin d'Adolf Hitler, celui qui n'a pas était admis à l'École des beaux-arts de Vienne, celui qui a causé tant de malheur et de morts. L'auteur vise dans ce roman à nous montrer qu'Hitler était un humain comme tout le monde, qu'il était notre prochain plus que notre lointain, et je me suis surprise à parfois m'identifier à lui, plus vers la fin, mais je comprenais. Mais comprendre n'est pas justifier. Même si je me suis surprise de temps à comprendre certains de ses actes et de ses réflexions, je ne le justifie, il reste un criminel impardonnable. Il s'agit donc ici d'une sorte de biographie, formidablement bien documentée, impressionnant de tellement de détails, et qui montre la façon de penser d'Hitler, qu'il n'était pas fondamentalement mauvais, qu'il n'est pas né avec du sang sur les mains, mais que c'est par ses choix et les circonstances qu'il est devenu ce qu'il est. Ce pan de l'histoire nous permet de mieux comprendre ce dictateur, toujours le haïr, mais le comprendre. Il faut comprendre un dictateur pour ne pas en devenir un.
En parallèle, il y a Adolf H., l'homme qui a été admit à l'École des beaux-arts de Vienne. Lui voit les problèmes qu'il a vis-à-vis de son passé, il essaie de se guérir, lui, apprend à voir la part de l'autre, lui essaie de s'améliorer, d'aimer les hommes. Il guérit son problème avec le sexe, il veut son bonheur autant que le bonheur des autres, il écoute les autres. J'ai préféré l'histoire d'Adolf H., je ne dirai pas plus humain, car comme le dit Schmitt « comme si l'inhumanité n'était pas spécifiquement humaine. », mais il était plus agréable, plus, je ne sais comment dire, mais il m'a plus plu parce qu'il était, par sa vie, par ses doutes, par ses échecs, ses réussites, ses erreurs, ses qualités et ses défauts. Lui a des amis, lui a eu des femmes, lui a eu des enfants, lui a prit en compte la part de l'autre dans sa vie.
C'est drôle de voir le monde tel qu'il aurait été si il n'y avait pas eu la Seconde Guerre Mondiale, les camps de concentration et d'extermination. Les États-Unis seraient restés une province éloigné pour nous, l'Europe aurait été très puissante, Berlin la capitale de l'Europe et il y aurait eue beaucoup plus de monde, plus de bouche à nourrir. Le parti national-socialiste allemand n'aurait pas pu fonctionner, car il n'avait pas de chef. Il y aurait toujours Mussolini et Staline, mais ça n'aurait pas pu fonctionner, sans Hitler. Il y aurait eue le communisme en Russie, avec Staline, mais il ne serait pas étendu, Staline aurait eue moins de pouvoir. Mais Israël n'aurait pas existé, il n'y aurait pas eue le pays juif que le mouvement sioniste demandait tant. L'avenir aurait été différent, en bien comme en mal.
Pour moi, un bon livre est un livre qui donne à réfléchir. Ce livre fait clairement partit de cette catégorie. Rares sont les livres qui m'ont autant donner à réfléchir. C'est un livre humain qui nous fait nous poser des questions sur la part d'ombre qu'on a en soit, et la part de l'autre dans notre vie. Eric-Emmanuel Schmitt nous offre un superbe roman, un roman nécessaire. Je conseille à tout le monde de le lire ! Pour moi, c'est un coup de c½ur !
Ma note : 9,5/10
Votre note : 9,7/10 (2 notes)
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Miss-Sakura-loves-Sasuke, Posté le vendredi 27 juin 2014 16:53
Ce n'est pas trop mon genre de lecture, mais je pourrais m'y plonger..