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Titre : Tout est illuminé
Edition : Les éditions de l'Olivier
Page : 331 _ Date de parution : 2002
Genre : Historique, autobiographie, drame.
Résumé : Situé de nos jours, en Ukraine, ce livre raconte les aventures d'un jeune écrivain juif américain – « Jonathan Safran Foer » – en quête de ses origines. Guidé par un adolescent semi-illettré, Alex, par un vieillard et un chien, il sillonne la région à la recherche des vestiges d'un mystérieux village détruit par les Nazis en 1941.
Mais soudain le récit bascule, et nous voici projetés dans un autre monde : du 18 mars 1791 au 18 mars 1942, c'est la chronique terrible et fabuleuse d'un shtetl appelé Trachimbrod qui se déroule sous nos yeux – un shtetl qui n'est peut-être que la version légendaire du mystérieux village... Peuplé d'enfants trouvés, de rabbins kabbalistes, d'amoureux en proie à la fureur érotique, cet admirable roman s'inscrit dans une tradition où la bouffonnerie est souvent l'ultime expression du sacré.
Mais c'est aussi un tour de force littéraire d'une stupéfiante modernité. Passant avec allégresse du mystique au profane, du rire aux larmes et du broken English au grand style, Tout est illuminé est un acte de foi envers le Roman, dans toutes ses dimensions. [résumé quatrième de couverture]
Mon avis : Cela faisait tellement, tellement, tellement longtemps que je voulais lire « Tout est illuminé » de Jonathan Safran Foer. Et au bout de plusieurs mois d'attentes insurmontables où je cherchais sans cesse dans les vides-grenier et les brocantes à la recherche du moindre livre de cet auteur, j'ai finis par me décider à acheter ce livre directement sur internet, neuf et en grand format ! Autant dire qu'après tant d'attente, j'attendais énormément de ce roman. Et je n'ai pas étais déçue, et pourtant, j'aurais pu l'être... Je l'ai dévoré, littéralement. Je l'ai lu en si peu de temps, je n'arrivais plus à le lâcher tellement il me passionnait.
Je ne vais pas parler de la couverture, que je n'ai pas vraiment comprise, mais je vais parler du titre, il me semble aussi important d'en parler, parce que je ne l'ai pas tout à fait compris aussi, je vais être honnête. J'ai quelques possibilités en tête, mais je peux juste dire que ce roman est aussi brillant que son titre le laisse prédire. Oui, oui.
Parlons donc de l'histoire. En faite, il y en a deux, d'histoire. Et il y a trois versions pour raconter les histoires. Cela fait partie des particularité de ce roman à vrai dire. Pour vous expliquer un peu, même si je ne suis pas sur que ce sera plus clair que le résumé, c'est l'histoire de Jonathan Safran Foer (l'auteur du livre) qui part en Ukraine pour partir à la recherche de celle qui sauva son grand-père, mais c'est aussi l'histoire de son traducteur, Alexandre dit « Alex » ou encore « Sacha », et de celle du grand père d'Alex, qui s'appelle lui aussi Alex. Mais très vite, une autre histoire arrive, en parallèle à celle-ci, celle d'un Shtetl (un village en Yiddish, langue qui était très couramment parlé par les juifs d'Europe à l'époque, mais depuis la Seconde Guerre Mondiale, cette langue n'est quasiment plus parlé en Europe -mais encore aux États-Unis par exemple-) nommé Trachimbrod, avec ses habitants et leurs histoires, surtout celles de Yankel, Brod, Kolkien et du grand-père du héros (Jonathan). Un retour dans le passé de 1791 à 1941.
C'est un peu compliqué dit comme ça, mais ce n'est pas compliqué à comprendre lorsqu'on lit le livre, je vous assure. Il y a l'histoire actuelle, à travers les missives d'Alexandre « Alex », le traducteur de Jonathan, écrite pour se dernier. Il y a l'histoire très proche du voyage entreprit par Jonathan, en Ukraine, raconté par Alex, aussi surprenant soit-il, mais cela fait aussi partie du charme du livre. Et enfin, il y a l'histoire de l'histoire de la famille de Jonathan, à travers le retour au passé de 1791 à 1941. C'est un roman complexe par sa structure mais fantastique par son histoire. Mais tout ça est séparé par chapitre, ce n'est pas compliqué de voir la différence entre tous. C'est une histoire hors du commun à vrai dire. Il ne me semble pas avoir lu de livres semblable à celui-ci. J'ai beaucoup ris, mais j'ai aussi pleuré. Cette faculté de nous faire passer du rire au larme est une faculté dans un livre que je n'ai pas vu si souvent que cela. En tout cas, je vais assure que ce livre est très prenant.
Mais c'est aussi un roman sur la part de notre passé sur nous, sur notre destin, sur notre vie. C'est également un roman sur la Seconde Guerre Mondiale, ses horreurs, ses erreurs. C'est également encore une histoire sur le souvenir. Il y a tellement de souvenirs dans cette histoire, c'est quelque chose qui m'a marqué. C'est une histoire splendide et poétique, triste et drôle. C'est un roman plein de parfum, de souvenir, de personnages, d'histoires, et il est extraordinaire, il est riche et il est original, et il incroyablement réaliste. Je me suis souvent demandé comment il pouvait savoir autant de choses qui se sont passé il y a tellement d'années (1791, on s'accordera tous à la dire, ça remonte à assez loin quand même), jusqu'à que je me dise qu'il a du inventer, et là, je me suis dis « quel génie d'invention, c'est incroyable ! ».
Il y a les personnages. Et en faite, il y a beaucoup de personnages principaux. Et pourrait penser que le personnage principal serait Jonathan Safran Foer, celui qu'Alex appelle « le héros ». Mais finalement, c'est autant l'histoire de Jonathan que celle d'Alex petit-fils et que celle d'Alex grand-père. Je vais donc parler de ces trois personnages. Il faut savoir que c'est uniquement à travers le récit d'Alex (petit-fils) que l'on connaît l'histoire du voyage de Jonathan, du coup, ces personnages ne sont présents que dans le récit d'Alex (petit-fils), du point de vue d'Alex.
Il y a donc Jonathan Safran Foer, le narrateur, l'auteur. Il vient d'Amérique pour en savoir plus sur son grand-père et sur une femme se nomment Augustine, et il va jusqu'en Ukraine. Et je dois dire que je m'attendais pas à ce caractère, mais ça le rend tellement humain ! Évidemment, il est humain et c'est comment il a réagit, car c'est le récit de ce qu'à vécu Alex qu'on lit. Il a un caractère fort. Il est végétarien (ce qui est absolument génial!). Il a peur des chiens (ce qui a permis des passages absolument incroyables). Et il me semble absolument génial, par sa force de caractère, je dirais.
Mais il y a aussi les personnages dans le récit de l'histoire de Trachimbrod. Et ces personnages là aussi sont particulièrement spéciaux. Tous autant qu'ils sont, sont exceptionnelles. Et c'est donc autant avoir l'histoire qu'avec les personnages qu'on se plaît à suivre tout le livre, dans toutes ses histoires, et c'est aussi pour cela que je n'ai que difficilement réussi à sortir de ma lecture, pour faire des choses comme manger ou encore dormir. Il y a dans le récit d'Alex également un personnage qui m'a bouleversé, je l'appellerai Augustine, son histoire m'a bouleversé, ce personnage m'a bouleversé.
Et enfin parlons de l'écriture. Il y a le récit de Jonathan, lyrique et poétique, à l'écriture à la fois compliqué et éloquente. Il a beaucoup de talent, sa plume me laisse sans voix. Je l'ai trouvé à la fois très belle et parfois tragique, parfois surprenante, parfois drôle (dans sa façon de s'exprimer et d'articuler son histoire, je veux dire). Et en parallèle il y a l'écriture d'Alex (petit-fils) qui est pleine de faute, mais pleine d'émotion également. On s'y fait, à la façon dont il parle, aux fautes qu'il fait, aux mots parfois étranges qu'ils utilisent dans un contexte qui ne s'y prête pas, on le pardonne, on y fait plus attention. C'est un charme du livre, qui le rend si particulier à mes yeux !
Et finalement, je remarque que la quatrième de couverture du livre est tout à fait véridique lorsqu'il est dit « Passant avec allégresse du mystique au profane, du rire aux larmes et du broken English au grand style, Tout est illuminé est un acte de foi envers le Roman, dans toutes ses dimensions. », car c'est tout à fait ce que j'ai ressentis et vue en lisant ce livre. Ce n'est absolument pas mensonger.
Je vais conclure ainsi. Mais je n'ai pas l'impression d'avoir rendu hommage à ce livre en écrivant cette chronique. Il ne me semble pas qu'elle soit juste sur ce que j'ai ressentis en le lisant. Il ne me semble pas que ce que j'ai dis sois suffisant pour montrer à quel point ce livre m'a plu, à quel point il peut vous plaire, à quel point il m'a charmer, m'a rendue heureuse, triste, m'a fait rire. Je ne pense pas avoir réussi à rendre hommage à l'écriture si poétique, si lyrique, si éloquente de Jonathan Safran Foer et à la tension et à l'intensité du récit d'Alex. Pour moi, ce n'est pas possible de passer à côté d'un roman pareil. C'est un coup de foudre qui j'aimerais soit aussi le votre.
Ma note : 9,5/10
Votre note : ?/10
Wolkaiw, Posté le samedi 04 octobre 2014 12:29
Avec ta longue critique que j'ai parfois lu en diagonale et tous les éloges que tu fais de ce livre, tu m'as donné envie de le lire ! :)